MATERIALISER L'ATEMPORALITE

La construction du bâtiment de l’école intercommunale de musique à Granville cherche une forme d’épure.

Elle s’inspire du langage rural, dans une quête de simplicité. Les morphologies de fermes, de granges et même de petites fabriques rurales sont bien lisibles. L’école de musique marque sa déférence face au patrimoine, mais n’oublie pas de se distinguer et de s’affirmer comme un édifice public contemporain. Le sentiment d’une filiation avec l’histoire est là, comme génétiquement inscrit, mais il demeure une singularité qui frise l’étrangeté.

Le résultat est une créature quasi indatable dont l’atemporalité est définitivement inscrite par sa matière, un cuivre pré-patiné, qui pourrait avoir cent ans. Des détails comme les gouttières sont absents. La matière des murs se prolonge sur les toits ou inversement. L’édifice hybride des toits en pentes avec des toits terrasse. Les façades n’usent d’aucune ornementation. Ce cuivre vert et rugueux opère également une transition presque naturelle avec l’environnement maintenu à l’état rustique, qui entretient un lien étroit avec l’architecture. Cette attitude, au-delà de la recherche de qualité de lieu, tiens à préserver le patrimoine naturel du site et assure la continuité l’écosystème au-delà de l’urbanisation.

C’est la grande sobriété de l’Ecole Intercommunale de Musique qui, paradoxalement, va faire d’elle une figure singulière du paysage urbain et architectural Granvillais et saura être digne de son statut d’établissement éducatif régional, situé à la porte de Granville.

Jouer avec les deux champs contextuels, rural et citadin, matérialiser l’atemporalité et jouer de sentiments familiers représentent les enjeux du projet.


mardi 6 octobre 2009

Intempéries


 
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